Les religieuses ne devaient pas être nombreuses. Elles
avaient une entrée particulière donnant à l’église pour vaquer à l’entretien de
l’édifice, y préparer les offices, le catéchisme. La porte, ancienne, est
toujours en place.
Autrefois le site de l’église était formé d’un cimetière qui
entourait probablement l’édifice religieux et le prieuré des religieuses.
Il est probable que la ferme voisine dépendait de la
propriété.
Enclavé dans la propriété, en bordure des marais, un enclos
appartenait alors à la paroisse. Ce lieu est appelé « Fontaine Saint Aubin ». Il
renferme une source et un oratoire avec un buste ancien, repeint. Le 1er
mars avait lieu la procession religieuse, de l’église jusqu’à la fontaine. Les
pèlerins recueillaient l’eau qui, paraît-il, guérissait les maux d’yeux et
d’oreilles. Dans l’espoir de voir leur vœux se réaliser, les jeunes gens
jetaient de menues monnaies dans la fontaine. Cet enclos fait aujourd’hui partie
du patrimoine municipal qui entretient la « sente de Saint Aubin » qui y mène
depuis la route.
La maison devait être en silex, briques et pans de bois,
semblable à l’ancien presbytère qui fait vis-à-vis mais dont il ne reste qu’une
partie ancienne.
D’origine sont la cave, l’escalier (en pans de bois), la
chambre principale avec alcôve, dite « de la prieure » (abritant probablement un
lit clôt, comme l’indiquent des ferrures au sol), l’entrée, la salle de séjour
et la cuisine. Ces deux pièces, dotées de cheminées, ont été réunies depuis. La
maison devait être mansardée et l’escalier montait donc aux chambres des
religieuses.
On trouve, sur le mur Nord, une reproduction des armoiries de
l’abbaye de Fontaine-Guérard : « d’argent à deux faces de gueules ».
[…] Ce n’est qu’à la fin du 16
La date de 1754 se lit en haut d’une cheminée, face à
l’église (deux conduits, qui correspondent aux deux pièces réunies par la
suite). C’est donc sans doute vers cette époque que la maison fut surélevée d’un
étage, recoiffée d’un toit d’ardoises avec mansardes et œil de bœuf au milieu
d’un fronton. A l’Est, une aile abrita une cuisine, surélevée d’une grand
chambre à 5 fenêtres. Un cadran solaire orna la façade, côté parc.
Une adjonction, côté ouest permit de créer en rez-de-chaussée
une chambre de bains, avec baignoire en zinc, chaudière et WC en coffre. Datant
sans doute de la même époque, portant la date de 1894, une tour fut construite
auprès d’un puit qu’une noria, actionnée par un âne, renvoyait dans le réservoir
qu’elle abrite encore. De la tour, l’eau descendait par gravitation au réservoir
situé au-dessus de la salle de bain et dans une citerne enterrée prés de la
maison alimentant une chaumière en pans de bois et briques. Ce bâtiment était un
lavoir (partie basse) et une repasserie. Une canalisation rejoignait également
la cave de la maison, en provenance de la citerne. La tour permettait donc
d’avoir l’eau dans la maison, en deux endroits (cuisine et bain) et dans les
« annexes ». L’eau pouvait être également dirigée vers le jardin et la serre. De
cette dernière subsiste une « grotte » en fausse rocaille qui abrite un bassin.
Les communs consistaient en une maison de gardien, une
resserre, un WC au fond de la cour. Une vaste remise à voiture, avec grande
porte jouxtait l’écurie (2 stalles). Au-dessus deux chambres de service et un
grenier à foin et paille avec une trappe donnant sur l’écurie.
Propriétaires successifs
En juillet 1850 la propriété est citée comme appartenant à la
fois à J.J. Laurent Guillot pour partie et en 1851 à Mlle Chevalier, épouse
Lefèvre.
M. Varengle achète la partie de Mme Lefèvre.
M. Coulon, achète la partie de M. Guillot et restaure la
maison ancienne.
Sa fille, Marie Nicole Caroline veuve de François Bondu dit Langevin, vend le 2 juillet
1892 à M.
Alloend-Bessand, lequel achète l’autre partie de la propriété à M. Varengle le
21 septembre de la même année.
Le Comte Le Caron de Fleury devient propriétaire le 2 octobre
1904.
M. Jean-Paul Barbet-Massin achète la propriété le 10
septembre 1909. Il en augmentera la surface en acquérant le marais, à ce jour
planté, le 11 octobre 1909 au Marquis de Bailleul.
M. Perrot, parfumeur, devient propriétaire le 3 janvier 1942,
à la suite des Barbet-Massin et famille (Bellasart, Radius).
La guerre et l’occupation allemande ruinent la propriété, sa
grille d’entrée, son jardin. La maison se délabre et reste ouverte à tous les
vents.
Mme Simone Tassin de Montaigu, épouse de Edouard Laszlo
Hennel achète la propriété à M. Perrot le 4 janvier 1946 et l’augmente en 1950
par l’acquisition de pâtures et partie de marais à M. Quillet. La rivière « la
Bonde » traverse désormais la propriété. La surface totale est d’environs 4,5
ha.
Aujourd’hui, même s’ils ont été aménagés en locaux
d’habitation, les bâtiments anciens conservent leur « lisibilité ». L’écurie a
conservé sa belle porte et une queue de geai souligne le pignon ouest de ce
bâtiment. Une petite maison d’enfants a été accolée à la repasserie, appelée
maison Dagobert à cause d’une tête sculptée qui y est accrochée, rappelant ainsi
que ce roi avait son château à Etrépagny. Pour faire pendant à cette première
chaumière, des ateliers et un fruitier ont été aménagés contre le mur ouest de
la propriété il y a une quarantaine d’années, couverts d’un toit de chaume.
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